La vie des chiens courants

L'élevage d'une meute

La meute est l’arme des veneurs

La “production” des chiens courants répond à une sélection drastique. Dans les chenils, les chiens sont sélectionnés, reproduits et élevés, dans le seul but de créer une meute destinée à traquer et tuer le plus beau trophée. Leur bien-être et leur santé n’entrent pas en compte.

Dans le jargon des veneurs, ce chien rachitique est dit "effilé". © AVA

Voici ce que l’on peut lire dans le Livre Blanc de la Vénerie :

« La première qualité d’un chien de vènerie est donc d’avoir le sens de la collectivité […] deux types de chiens doivent être éliminés de la meute : celui qui ne chasse que pour lui, à plus forte raison s’il ne crie pas ou peu ; celui, paresseux, qui se contente de suivre les autres, quelquefois de loin, sans prendre aucune initiative. Le premier nuit à l’ensemble, car il fait tout pour être seul et chasser à sa guise ; le second est inutile.

[…] La seconde caractéristique d’un chien d’ordre est d’être soumis à l’homme. »

Une question s’impose donc : que deviennent les chiens « éliminés », « nuisibles » et « inutiles », quand on gère une meute qui peut compter jusqu’à 200 chiens ?

© Livre Blanc de la Vénerie - Cette citation n'est pas représentative de ce que nous observons sur le terrain.
Chiens présentant des blessures, tumeurs et un très mauvais état de santé général. © AVA
Chien blessé et en très mauvais état de santé général. © AVA

Une journée de chasse est éprouvante pour les chiens. Ils doivent courir de longues heures sur de longues distances, quel que soit le terrain. Leur santé est impactée et leur espérance de vie réduite.
Que deviennent ceux qui décrochent quand on sait qu’un chien courant est efficace environ 6 ans ?

Les veneurs prétendent aimer leurs chiens. Cependant, ils semblent plus aimer la meute en tant qu’arme efficace que les chiens en tant qu’individus à part entière.

Les chiens sont traités sans ménagement, dressés au fouet, entassés dans les camions, manipulés avec brutalité et affamés au moins 48 heures avant la chasse pour les inciter à capturer leur proie qu’ils dévorent vivante.

En outre, ils ne sont pas soignés. Nous constatons de nombreux chiens présentant tumeurs, plaies, rachitisme ou état de fatigue extrême allant jusqu’à provoquer des crises cardiaques, d’épilepsie ou des paralysies.

Chiens sur la National 10 © AVA Rambouillet
Chien présentant une plaie sérieuse. ©Pacct
Chiens se blessant dans les barbelés pour traquer un cerf. ©Pacct

La qualité de vie d'une meute est variable en fonction du chenil © Société de vénerie / Facebook

Lors de la chasse, ils sont mis en danger sur les routes à grande circulation sans que ni veneurs ni suiveurs ne s’en soucient.

Ils risquent également des coups de sabots en courant à proximité des chevaux au galop.

Ils se blessent dans les barbelés, forcés à passer au travers par les veneurs qui les stimulent en sonnant de la trompe.

Les chiens sont traités avec brutalités, à coups de bâton ou au fouet. © captures d'écran Facebook Rallye Fontainebleau

Un chien gravement blessé à l’abdomen par un sanglier qui se défend, tripes sortantes, est dit “décousu”.

Il arrive régulièrement qu’ils se perdent durant la chasse et ne soient pas récupérés par les veneurs. Lorsqu’ils ne sont pas sciemment abandonnés.
Les associations de protection animale sont régulièrement sollicitées pour prendre en charge ces chiens égarés.

En dehors de la période de chasse, la qualité de vie d’une meute est très variable et dépend de la taille et du confort du chenil. Certains chiens ne sortent jamais et sont confinés dans un environnement entièrement bétonné où l’hygiène et la qualité des litières sont souvent insuffisantes, leur provoquant de graves problèmes cutanés ou de santé en général.

Vidéo réalisé par AVA sur les chiens de chasse à courre.

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