Le triste sort d’un cheval de vénerie

Suivi de chasse du samedi 24 novembre 2018

Ce samedi, la chasse se dirige vers l’ouest et traverse, dans un désordre terrifiant, la route départementale de Saint-Léger à Montfort-L’amaury, très fréquentée le samedi matin, au risque de créer à plusieurs reprises des accidents. Le cerf, les chiens, les chevaux traversent la route sans prévenir au milieu d’une multitude de véhicules et de vélos de suiveurs.

Puis le cerf repart vers les étangs de Hollande et, aux environs de 14 heures, alors que la chasse longe la berge nord, un râle sinistre se fait entendre. Un cheval vient de s’effondrer dans le fossé. Âgé de dix-huit ans, il avait porté pendant plus de deux heures et demie son cavalier sur le rythme saccadé que nous constatons à chaque sortie, rythme particulièrement préjudiciable au bien-être de l’animal.

Après plusieurs heures de chasse, ce cheval s'écroule en poussant de sinistres râles.
Agonisant, le cheval est toujours équipé de ses sévères enrênements.

Sans s’intéresser la moindre seconde à l’animal, son cavalier, un homme de grande taille et charpenté se rue immédiatement sur son téléphone pour photographier les membres du collectif présents, puis pour appeler de toute évidence son serviteur.

Nous comprenons immédiatement le sérieux de la situation car le cheval est incapable de se relever. Peinés et attristés par le sort de l’animal, nous sommes en même temps consternés par l’absence totale de compassion et d’émotion des autres veneurs restés perchés sur leurs chevaux pendant son agonie. C’est d’ailleurs à la demande de l’un d’entre nous qu’ont été retirés à ce pauvre cheval son filet, son mors et sa sangle. Il sera cependant trop tard ; en quelques minutes, il s’éteindra, probablement d’une crise cardiaque. Nous quittons les lieux par pudeur et le cœur gros face au sort de ce pauvre cheval.

Son cavalier ne manifestera pas la moindre émotion comme s’il s’agissait juste d’un outil dont il ne pourra plus se servir. Sa fin tragique n’a d’ailleurs nullement empêché la poursuite de la chasse comme si rien ne s’était passé. Le cerf sera d’ailleurs tué puisque une curée, moment où le cerf est dévoré par les chiens, s’est déroulée près de La Boissière-École.

Nous apprendrons plus tard que ce cheval était en location, sorti de sa retraite et de son pré pour l’occasion et qu’il n’avait donc aucun entraînement.

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