Une nuisance pour l’environnement
L'impact sur l'écosystème forestier
La chasse à courre, à cor et à cri est un loisir qui perturbe la quiétude de la forêt et nuit à l’écosystème forestier.
Alors que les veneurs parlent « d’Union sacrée entre la vénerie et la forêt », de « valeurs éternelles, un savoir de la terre et du sauvage que l’urbain déconnecté de la ruralité à perdu » ou « d’une chasse qui reste en dehors de toute technologie », nous constatons que la chasse à courre implique une logistique importante avec le déplacement de :
• Un cinquantaine de personnes
• Une soixantaine de chiens
• Une dizaine de chevaux, parfois plus
• Des camions et remorques pour le transport des chevaux
• Camion et pick-up pour le transport et les déplacements des chiens
• Un véhicule pour la barque
• Un camion pour la calèche
• Les véhicules des nombreux suiveurs
• Le cortège de l’équipage invité, le cas échéant
Derrière l’apparence bucolique des promenades en calèche et de tout un folklore qui serait respectueux de la nature, se cache donc une logistique importante et une cruauté dont aucune espèce animale autre que l’homme n’est capable.
Outre la quantité de gaz d’échappement dégagés, les allées et venues et la vitesse excessive des 4×4 sur les chemins et routes forestières perturbent l’ensemble de la faune des parcelles de chasse concernées.
A cela, il convient de noter la présence illégale mais régulière de cavaliers dans les parcelles avec l’impact sur tout l’écosystème de la forêt que cela implique.
La chasse à courre ne tient pas compte de la saison de reproduction ou d’allaitement de certaines espèces animales. Les animaux sont dispersés, éloignés de leur territoire : les hardes sont désorganisées avec la séparation des mâles, des femelles et des jeunes.
Par la pression qu’elle exerce, elle altère le comportement et l’état de santé des animaux qui ne sont pas adaptés à subir un tel niveau stress. (cf. Une grande souffrance pour l’animal)
Les veneurs prétendent préserver les espèces sauvages en leur permettant d’entraîner leurs capacités à vivre en état d’alerte, leur condition physique, maîtriser leur masse corporelle et organiser leur emploi du temps. Bref, les veneurs se prennent pour les coachs de la faune sauvage !
Un veneur explique : « Les animaux n’ont plus de grands prédateurs leur permettant de stimuler leur instinct sauvage. La chasse à courre stimule le sauvage et fait déployer à des animaux chassés, des qualités de ruse, de vitesse et d’intelligence que seule la chasse permet de faire. En fait (la chasse à courre) maintient le sauvage. Aujourd’hui on a des exemples, au parc de Chambord où ils ont arrêté la chasse à courre en 1947, vous avez des cerfs qui font 200 kg qui sont particulièrement gras, vous avez des cerfs qui sont dans les prairies à brouter à 14h de l’après-midi, vous avez une saison du brame ou le cerf au bout de 5 minutes il a une langue qu’est pendue comme ça… » (Visionner la vidéo, séquence à partir de 10:45)
Les veneurs justifient aussi leur loisir mortifère par la nécessité de réguler les espèces. Or, de nombreuses espèces s’autorégulent en fonction de la surface de leur territoire, de la quantité de nourriture disponible et du climat : la prédation, les intempéries et la maladie limitent naturellement les effectifs des faons. Les hivers rigoureux ont aussi un impact sur les cervidés.
L’augmentation des populations procède de pratiques artificielles en vue d’intérêts commerciaux : élevage et lâcher d’animaux, nourrissage et manipulation génétique afin de favoriser la chasse-loisir.
Enfin, lorsqu’une espèce vient à être trop nombreuse il existe d’autres solutions que l’éradication : clôtures, déplacements d’individus, stérilisations, etc.
N’oublions pas que nous sommes à l’origine de leur perte d’espace et non l’inverse et leur besoin urgent aujourd’hui n’est certainement pas de déplacer un cortège motorisé sonnant de la trompe en forêt pour lancer une meute de chiens à leurs trousses afin de stimuler leur capacités à vivre en état d’alerte, tout en se prétendant être les derniers garants des lois de la nature.
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