Présentation
à propos de la chasse à courre
La Chasse à Courre (ou Vénerie) est un loisir qui consiste à faire poursuivre un animal sauvage par une meute de chiens jusqu’à son épuisement.
Après avoir été traqué pendant des heures, l’animal est dévoré vivant par les chiens. Le cerf et le sanglier sont, en principe, achevés par le piqueux (ou piqueur).
Elle est pratiquée en forêts domaniales ou en enclos.
En France, 6 animaux sont chassés à courre et répartis entre “petite vénerie” et “grande vénerie” :
• Petite vénerie : le lapin, le lièvre, le renard
• Grande vénerie : le chevreuil, le sanglier, le cerf
Les chiens d’un même équipage sont créancés sur un animal (terme utilisé par les veneurs pour indiquer que les chiens ne doivent traquer qu’une seule espèce : le lapin, le lièvre, le renard, le chevreuil, le sanglier ou le cerf).
L’hallali désigne le moment où l’animal est sur ses fins. Il n’a plus aucune chance de survie. Il s’écroule d’épuisement et est mis à mort par les chiens et/ou le piqueux.
Seuls le cerf et le sanglier sont achevés par le piqueux à la dague, au couteau, à la carabine, à l’épieu ou par noyade (hallali dans l’eau), après avoir été sévèrement mordus par les chiens aux flancs et aux pattes arrières, si ce n’est en partie dévorés vivants.
Les autres animaux plus petits et ne mettant pas en danger les chiens, ne sont pas achevés par le piqueux et sont « coiffés » – dévorés vivant – par les chiens jusqu’à ce qu’ils meurent. Ainsi le lapin, le lièvre, le renard et le chevreuil ont l’honneur d’être « servis » en étant « coiffés » par les chiens. (sic)
Pour éviter que les renards, les lièvres et les lapins se réfugient dans les terriers, les veneurs bouchent ceux-ci avant la chasse. A défaut, ils les font sortir en pratiquant la vénerie sous terre, à savoir en envoyant des chiens dans les terriers, afin de pouvoir continuer leur partie de chasse à courre.
La curée est le moment où l’animal, après avoir été dépecé et prélevé de ses meilleurs morceaux pour les veneurs, est jeté aux chiens. La curée chaude se passe sur les lieux de la mise à mort tandis que la curée froide se déroule au château (ou chenil si celui-ci n’est pas au château).
Il s’agit d’un cérémonie dont il est très difficile d’obtenir des images. Les veneurs multiplient désormais les ruses pour cacher leur spectacle macabre (en se cachant derrière des draps par exemple).
Des origines royales à une réalité moins reluisante
Ce loisir macabre que les veneurs définissent comme un art a été inventé à la fin du Moyen-âge par François 1er pour distraire la cour, puis codifié à la Renaissance. Abolie sous la Révolution, elle a été rétablie par Napoléon III.
La chasse à courre n’est donc nullement ce que prétendent les veneurs, un mode de chasse naturel aux valeurs éternelles qui répondrait aux Lois de la nature.
Aujourd’hui encore, des cavaliers accompagnés de leurs chiens d’élevages et épaulés par de nombreux suiveurs (ou spectateurs) créent le chaos en forêt en se livrant à cette barbarie d’un autre âge, pour le seul plaisir de traquer, faire souffrir et tuer un animal sauvage.
Cependant, selon la terminologie des veneurs, ils ne tuent pas l’animal mais le “servent”. Ce terme, utilisé dans le code de l’environnement, témoigne à lui seul de la profonde hypocrisie qui enveloppe ce petit monde.
Les veneurs utilisent des chiens pour satisfaire leur penchant meurtrier, assouvir leur besoin de domination sur des êtres vulnérables et leur instinct prédateur. Penchants qu’ils tentent de camoufler sous les apparences trompeuses de la noblesse, de l’écologie, de la tradition, de la culture, de la beauté et de l’art, de l’éthique et de la vertu.
Nous pouvons surtout constater qu’ils maîtrisent l’art de la rhétorique…
Loin de la représentation romanesque d’une chasse qui se dit “belle, naturelle, écologique et respectueuse”, nous dénonçons sa cruauté gratuite et ses agissements bien cachés car souvent illégaux.
En outre, nous dénonçons la présence d’enfants qui assistent à ces scènes de violence, banalisant la cruauté, inhibant leur empathie, leur sens du respect et corrompant leur rapport à la nature. Si certains tournent le dos à la chasse à l’âge adulte, beaucoup conservent un instinct de prédation sur-développé.
Considérée majoritairement comme une chasse dépassée et cruelle, la chasse à courre a été abolie dans de nombreux pays européens : Allemagne (1934 – restaurée, puis interdiction définitive en 1953), Belgique (1995), Ecosse (2002), Royaume-Uni (2005), Luxembourg (2018). Elle n’est pas pratiqué en Suisse, Pays-Bas ni au Portugal. Et en Norvège la dernière chasse a eu lieu en… 1977 !
Elle reste pourtant autorisée sur l’ensemble du territoire français et toutes les propositions de loi réclamant son interdiction ont été rejetées.
Aujourd’hui la planète vit une accélération de sa 6e extinction de masse. Les scientifiques dévoilent des chiffres accablants avec un déclin de 68% des populations de vertébrés sauvages entre 1970 et 2016 selon l’IPV (Indice Planète Vivante) – Lire le Rapport Planète Vivante 2020 publié par WWF.
La France figure parmi les 10 pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées selon l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) – Lire La liste rouge mondiale des espèces menacées
Rappelons enfin que 86% des Français, qui connaissent aujourd’hui la vérité sur la chasse à courre, y sont totalement opposés ! (Sondage IFOP 2021)
Dans ce contexte, la légalité de la vénerie et autres chasses dites traditionnelles apparaît comme une anomalie. C’est pourquoi nous demandons que la loi interdise urgemment ces pratiques et décide enfin de protéger le monde sauvage !
“La compassion à l'égard des animaux est si étroitement liée à la bonté du caractère qu'on peut assurément affirmer que lorsqu'un homme se montre cru envers les animaux, il ne saurait être un homme bon.”
Arthur Schopenhauer
Quelques chiffres
Sondage IFOP 2021 – 86% sont opposés à la chasse à courre – Commandé par Fondation Brigitte Bardot
Sondage IFOP 2020 – 82% y étaient opposés – Commandé par Fondation Brigitte Bardot
Sondage IPSOS 2018 – 82% y étaient opposés – Commandé par One Voice
Enquêtes réalisées par des instituts de sondage reconnus, auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Représentativité assurée par la méthode des quotas : sexe, âge, profession, région et catégorie d’agglomération.
4 000 animaux tués chaque année. Que cache ce chiffre ?
Il est très courant que des animaux blessés ou épuisés par des heures de chasse meurent, abandonnés ou non retrouvés par les chasseurs.
Le nombre total d’animaux tués est donc bien plus élevé que les 4 000 animaux déclarés, comme en témoigne ce chevreuil blessé par les chiens et se laissant mourir dans un fossé.
Lire La traque de l’animal >